09/12/2017
Journée des toilettes

La problématique africaine de l'accès aux sanitaires

Alors que le dimanche 19 novembre a marqué la journée mondiale des toilettes, le manque de latrines continue d’être un problème de santé publique dans de nombreux pays africains. RFI s'est penché sur le cas de la République démocratique du Congo, où près de 70 % de la population – environ 70 millions de personnes – n'ont pas accès à des toilettes. La capitale, Kinshasa n'est pas épargnée, au contraire. Mais c'est en périphérie des villes que le problème est le plus criant, des zones où exode rural oblige, l'urbanisation est galopante, mais les infrastructures ne suivent pas.

À Matete, Junior Kitambala fait partie des chanceux qui ont accès à des latrines de qualité. "On l'évacue avec de l'eau, et ça va jusqu'à une dalle qui est quelque par-là, et une fois la dalle remplie, on fait appel à un service qui vient l'évacuer et ça. Ici, c'est un peu évolué, c'est un peu propre." Deux cents mètres plus loin, changement de décor. Quatre plaques de taules en cercle plantées dans le sol, c'est tout ce dont disposent ici les habitants pour faire leurs besoins. "IIs viennent. Il n'y a pas de trou, donc ils peuvent venir avec un petit récipient, ils font leurs besoins et voilà, après ils vont aller les verser à la rivière qui est de l'autre côté, c'est compliqué. On s'expose à diverses maladies." […] Franck Abeille, chef de section Eau, Hygiène et Assainissement de l'UNICEF rappelle que la RDC fait face à la pire épidémie de choléra enregistrée depuis 2002. 

Plus de 892 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à des latrines. Une problématique importante pour la santé publique et l'environnement en Afrique, à laquelle il est urgent de sensibiliser. "En Afrique, la population augmente à cause de l'exode rural, certaines villes peuvent doubler de population tous les dix ans. Ce sont des quartiers entiers qui se créent, les services municipaux n'ont pas les moyens de suivre au niveau l'agrandissement du réseau d'accès à l'eau et du réseau d'égout. Donc les gens sont obligés de compter sur eux-mêmes. Ils installent des latrines qui ne sont pas aux normes, mal vidangées, mal retraitées. Conséquence : les effluents se retrouvent d'une manière ou d'une autre dans la nature", développe Julien Eyrard, référent Eau, Hygiène Assainissement pour l'ONG Action contre la faim. […]

Radio France Internationale – AllAfrica